Diaz fait craquer St-Pierre
UFC jeudi, 7 mars 2013. 16:17 dimanche, 15 déc. 2024. 00:05MONTRÉAL – On se demandait ce qui arrivait de Nick Diaz lorsqu’il a finalement rejoint, avec quelques minutes de retard, la conférence téléphonique dans le cadre de laquelle il devait faire la promotion de son combat contre Georges St-Pierre.
L’attente en valait la chandelle. Plusieurs chandelles, même.
Diaz a presque monopolisé le rendez-vous qui devait mettre en vedette les six combattants principaux de la carte principale du UFC 158, jeudi après-midi, s’engageant dans une envolée lyrique pour public averti qui a fini par faire sortir St-Pierre de ses gonds.
Le délire a commencé lorsqu’un journaliste a demandé au Québécois de répliquer à une déclaration de Diaz, qui venait de l’accuser de vivre dans la ouate et d’être constamment traité aux petits oignons. St-Pierre n’a jamais eu l’occasion de répondre à la question.
« J’espère bien que tu l’es, fils de p***!, a interrompu Diaz. Si j’avais autant d’argent, j’aurais des gens tout autour de moi pour prendre soin de mes fesses à gauche et à droite! »
« Laisse-moi te dire quelque chose, espèce de fou sans éducation. Écoute-moi bien », a prévenu St-Pierre dès que Diaz lui a permis de placer un mot.
« Je n’ai pas toujours été riche. Je suis parti d’absolument rien et j’ai travaillé fort pour arriver où je suis aujourd’hui. Et je sais que tu ne me crois pas parce que tu n’as pas encore réussi dans la vie, et peut-être que tu ne réussiras jamais, parce que je ne crois pas que tu sois assez intelligent pour comprendre comment y arriver. »
Cette fameuse cassette que St-Pierre a l’habitude de vous faire jouer? Morte et enterrée, ou presque. Mais St-Pierre n’a eu que très peu d’occasions de l’utiliser. Chaque fois qu’une question lui était dirigée, Diaz, à qui il est parfois impossible de soutirer une phrase complète, s’interposait avec verve.
« Je me suis arrêté à une intersection l’autre jour et une dame de 40 ans a sorti la tête de sa voiture pour me dire qu’elle espérait que tu me bottes le derrière, Georges! Je vis dans une petite ville où tout le monde me déteste. Et toi tu vas dire à tout le monde que je suis irrespectueux et que je mérite de me faire foutre une raclée. »
« Quand tu dis quelque chose, tout le monde te croit, dude. Tout le monde veut savoir ce que Georges pense et ce que Georges a dit et veut ressembler à Georges, porter des petits shorts serrés. Au diable le jiu-jitsu, au diable la boxe, faisons des superman punch comme Georges! », s’est exclamé Diaz dans un élan parfois incohérent et parsemé de jurons.
« Je ne comprends pas la moitié de ce que tu dis. Je parle mieux anglais que toi, man. Parle-moi comme un être humain normal », lui a demandé St-Pierre.
Amenez Silva!
Si vous ne trouviez pas déjà que St-Pierre et Diaz avaient été formés dans des moules différents, l’aspirant au titre du champion des mi-moyens du UFC a tenu à vous en énumérer des preuves, jeudi.
Diaz s’est d’abord lavé les mains avec une récente affirmation de St-Pierre, qui disait posséder un côté sombre insoupçonné.
« Je crois qu’il devrait rester lui-même. L’histoire du côté sombre, je ne la comprends pas et je m’en fous. Personne ne me dit quoi dire ou quoi faire pour affecter la perception qu’on a de moi. Jamais je ne me dis ‘Oh! Je devrais dire ceci ou cela pour avoir l’air intimidant!’. Alors je ne sais pas où il s’en va avec ses histoires. Moi, je sais d’où je viens et je n’ai pas besoin d’inventer des foutaises pour intéresser les gens. »
Diaz a ensuite mis le pied dans une porte qui s’est ouverte lorsque GSP a répété qu’il ne voulait pas entendre parler de ce qui l’attendait après le 16 mars. St-Pierre, on le sait, n’aime pas brûler les étapes.
« Moi et Georges, on voit les choses bien différemment, a dit Diaz, soulignant l’évidence. Personnellement, je pense constamment à ce qui m’attend après mon prochain combat. Je ne m’en tiens pas à un seul obstacle. Je pense que pour moi, c’est plus facile de faire mon travail quand je réalise que je ne m’en sortirai jamais. »
« Il a fallu que je pense à long terme pour arriver à ce titre d’aspirant numéro un. Et présentement, je regarde déjà plus loin vers l’étape suivante. Si on me demandait d’accepter un combat avec Anderson Silva, je répondrais ‘Oui, bien sûr!’ Je regarde toujours vers la meilleure option possible, c’est ma mentalité. »
« Si j’avais l’option à ma portée, j’accepterais avec grand plaisir la possibilité d’affronter le champion des 185 livres (Silva) ou encore celui chez les 155 livres (Benson Henderson), a dit l’ancien champion des mi-moyens de Strikeforce. J’accepterais ces deux combats et je crois que je pourrais les gagner. »